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Critique:Les têtes d’âne Déchirent la Bibliothèque dans « Travesties »

Parce que ce qui rend les « Travesties » si profondément engageantes — et hilarantes et touchantes — n’est pas son érudition flashy mais la fascination ravie de son auteur pour le fonctionnement de l’esprit humain et sa relation durable avec l’art. M. Stoppard possède l’enthousiasme d’un éternel étudiant, à la fois arrogant sur ce qu’il sait et humble sur ce qu’il ne sait pas.

Cette sensibilité est filtrée à travers la perspective rétrograde du bon vieux Carr (basé sur une personne réelle), un consul britannique de la classe moyenne qui prétend avoir été à Zurich à un moment magique où Joyce (Peter McDonald), Tzara (Seth Numrich) et Lénine (Dan Butler) étaient tous en résidence. Carr est dans sa robe de chambre et son dotage lorsque nous le rencontrons pour la première fois, pensant à des moyens de transformer cette improbable tranche d’histoire en livre.

Joyce – qui travaille sur son roman « Ulysse » — et Lénine – qui touche à la fin de son exil de Russie — se trouvent à la bibliothèque de Zurich, avec la femme de Lénine, Nadya (Opal Alladin). Tzara, principal représentant de l’art de l’anarchie poétique, est là aussi, car il a le béguin pour l’assistante de Joyce, Gwendolen (Scarlett Strallen). Une bibliothécaire, Cecily Cardew (Sara Topham), supervise et se tait régulièrement.

Gwendolen et Cecily sont les noms des héroïnes rivales de  » Earnest » de Wilde. »Et une grande partie du dialogue dans « Travestis » s’inspire de ce chef-d’œuvre d’absurde élégant. Vous voyez, Joyce est impliquée dans une production locale de « Earnest. » Il recrute Carr pour y apparaître sous le nom d’Algernon. La collaboration se termine mal, à cause d’une altercation sur le coût des costumes de Carr.

Le vieillard Carr enlève son peignoir pour devenir son moi plus jeune et participer à ses rencontres avec les autres, qui incluent également son serviteur, Bennett (Patrick Kerr), qui nourrit des sympathies révolutionnaires. Beaucoup de scènes sont réalisées en plusieurs variantes, alors que l’histoire s’arrête et commence et ne se répète jamais exactement.

Nos hommes de tête s’affrontent dans des duels de mots sur le but et la nature de l’art. Carr, un fan de Gilbert et Sullivan, le considère comme une collection de monuments dignes de ce nom. Lénine n’a aucune utilité pour l’art, bien que sa femme le décrit comme étant troublé par une sonate de Beethoven. Tzara, la dadaïste, est une profanatrice d’art traditionnel, et on la voit découper un sonnet de Shakespeare en chapeau melon, pour mieux remonter au hasard ses mots.