Gabriel Tarde
Gabriel Tarde, en entier Jean-Gabriel De Tarde, (né le 12 mars 1843, Sarlat, Dordogne, France — décédé le 13 mai 1904, Paris), sociologue et criminologue français qui était l’un des chercheurs en sciences sociales les plus polyvalents de son temps. Sa théorie de l’interaction sociale (« activité intermentale ») met l’individu en valeur dans un ensemble de personnes et met Tarde en conflit avec Émile Durkheim, qui considère la société comme une unité collective.
Tarde est magistrat en Dordogne et, à partir de 1894, directeur du bureau de la statistique pénale au ministère de la Justice à Paris. À partir de 1900, il est professeur de philosophie moderne au Collège de France. En 1875, il avait développé sa philosophie sociale de base. Considérant que l’invention est la source de tous les progrès, Tarde pensait que peut-être 1 personne sur 100 est inventive. Les innovations sont imitées, mais les imitations elles-mêmes diffèrent par leur degré et leur nature. L’opposition naît à la fois entre des imitations variées et entre le nouveau et l’ancien dans la culture. Le résultat est une adaptation qui est en soi une invention. Tarde a vu cette séquence comme un cycle sans fin constituant le processus de l’histoire sociale et a expliqué le phénomène dans Les Lois sociales (1898; Lois sociales). Il a traité la phase de répétition dans son œuvre la plus connue, Les Lois de l’imitation (1890 ; Les Lois de l’Imitation). Les travaux de Tarde dans ce domaine ont influencé la réflexion ultérieure sur les concepts de psychologie sociale et la diffusion des idées sociales.
Dans La Criminalité comparée (1886; « Criminalité comparée ») et d’autres travaux, Tarde a attaqué les théories extrêmes de causalité biologique de Cesare Lombroso et de son école, soulignant l’importance de l’environnement dans le comportement criminel. Ses deux volumes Psychologie économique (1902) stimulent l’économie institutionnelle de John Hobson au Royaume-Uni et de Thorstein Veblen aux États-Unis.