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Sanctam Unam

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La bulle a été promulguée lors d’un différend en cours entre Boniface VIII et le roi de France Philippe IV (Philippe le Bel). Philippe avait prélevé sur le clergé français des impôts représentant la moitié de leur revenu annuel. Le 5 février 1296, Boniface répond par la bulle papale Clericis laicos qui interdit aux clercs, sans autorité du Saint-Siège, de payer des impôts aux dirigeants temporels, et menace d’excommunication les dirigeants qui exigent de tels paiements non autorisés.

Le roi Édouard Ier d’Angleterre défend ses propres pouvoirs fiscaux en mettant hors la loi le clergé provocateur, un concept de droit romain retirant leur protection en vertu de la common law anglaise, et confisque les propriétés temporelles des évêques qui refusent ses prélèvements. Comme Édouard exigeait un montant bien supérieur au dixième offert par le clergé, l’archevêque de Canterbury Robert Winchelsey a laissé à chaque ecclésiastique le soin de payer comme il l’entendait.

En août 1296, le roi Philippe imposa un embargo interdisant l’exportation de chevaux, d’armes, d’or et d’argent, empêchant ainsi le clergé français d’envoyer des impôts à Rome et bloquant une source principale de revenus pontificaux. Philippe a également banni de France les agents papaux collectant des fonds pour une nouvelle croisade.

En septembre 1296, le pape envoya une protestation à Philippe dirigée par Ineffabilis Amor qui déclara qu’il préférerait subir la mort plutôt que de renoncer à l’une des prérogatives légitimes de l’Église. Tout en menaçant une alliance papale avec l’Angleterre et l’Allemagne, le pape expliqua avec apaisement que ses prétentions n’étaient pas destinées aux droits féodaux coutumiers et qu’une imposition raisonnable des revenus de l’Église serait autorisée. Pour aider leur roi contre l’alliance anglo-flamande, les évêques français demandent la permission de contribuer à la défense du royaume. En février 1297, Boniface publia Romana mater eccelsia, déclarant que lorsque le clergé consentait à effectuer des paiements et que le retard pouvait causer un grave danger, la permission papale pouvait être dispensée, et ratifia les paiements français dans l’encyclique Corum illo fatemur. Tout en insistant sur le fait que le consentement de l’Église était requis pour les subventions à l’État, il reconnaissait que le clergé de chaque pays devait évaluer ces demandes. En juillet 1297, Boniface, encore en proie à un soulèvement à Rome de la famille gibeline (pro-empereur) Colonna, modère à nouveau ses affirmations dans Clericis laicos. La bulle Etsi de statu permettait aux autorités laïques de déclarer les urgences pour taxer les biens de bureau.

L’année jubilaire de 1300 a rempli Rome de ferventes masses de pèlerins qui ont fourni le manque d’or français dans le trésor. L’année suivante, les ministres de Philippe dépassèrent leurs limites. Lors de la récente Croisade des Albigeois, la suppression de l’hérésie cathare avait placé une grande partie du Languedoc sous le contrôle de Philippe, mais dans le sud le plus éloigné, les hérétiques survivaient encore, et Bernard Saisset, évêque de Pamiers à Foix, était récalcitrant et insolent avec le roi. Le ministère de Philippe a décidé de faire un exemple de l’évêque, qui a été traduit devant la cour royale le 24 octobre 1301. Le chancelier, Pierre Flotte, l’accusa de haute trahison et confia l’évêque à son métropolite, l’archevêque de Narbonne. Avant que Saisset puisse être jugé, le ministère royal avait besoin que le pape dépouille l’évêque de sa charge et de ses protections, une « dégradation canonique ». Au lieu de cela, en décembre 1301, Boniface ordonna à l’évêque de se justifier devant son pape plutôt que devant son roi. Dans le taureau Ausculta Fili (« Donne l’oreille, mon fils »), il gronda Phillip: « Que personne ne vous persuade que vous n’avez pas de supérieur ou que vous n’êtes pas soumis au chef de la hiérarchie ecclésiastique, car c’est un imbécile qui pense ainsi. »En même temps, Boniface envoya la bulle générale Salvator mundi réitérant avec force Clericis laicos.

Avec son manque de tact habituel, Boniface convoque alors les évêques français à Rome pour réformer leurs affaires ecclésiastiques nationales. Philippe interdit à Saisset ou à tout évêque d’y assister, et organise lui-même un contre-rassemblement à Paris en avril 1302. Nobles, bourgeois et clergé se sont réunis pour dénoncer le Pape et faire passer un faux grossier, Deum Time (« Craignez Dieu »), dans lequel Boniface prétendait revendiquer la suzeraineté féodale sur la France, une « affirmation inouïe ». Boniface a nié le document et ses revendications, mais a rappelé à Phillip que les papes précédents avaient déposé trois rois français.

C’est dans cette atmosphère que le sanctam de l’Unam a été promulgué quelques semaines plus tard. En lisant les « deux épées » (les pouvoirs spirituels et temporels), l’un des ministres de Philippe aurait déclaré: « L’épée de mon maître est en acier; celle du Pape est faite de paroles ». Comme l’écrit Matthew Edward Harris, « L’impression générale acquise est que la papauté a été décrite en termes de plus en plus exaltés à mesure que le XIIIe siècle progressait, bien que ce développement n’ait été ni disjonctif ni uniforme, et était souvent en réponse à des conflits, comme contre Frédéric II et Philippe le Bel ».