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Types de groupes ethniques

Origine et nature du conflit ethnique

Le conflit décrit une situation dans laquelle deux acteurs ou plus poursuivent des objectifs incompatibles. Ce n’est pas nécessairement violent, mais l’utilisation de la tension, de la dispute ou du malaise est plus fréquente dans un contexte non violent. Un conflit interne violent est généralement appelé guerre civile ou conflit armé lorsque les pertes et les destructions sont importantes, que le conflit a une certaine durée, que les protagonistes sont organisés et que les opérations militaires sont utilisées pour atteindre des objectifs politiques.

Le conflit ethnique est donc une forme de conflit dans lequel il y a une dimension ethnique. Les ambitions d’au moins une partie sont définies en termes ethniques, et le conflit, ses antécédents et les solutions possibles sont perçus selon des critères ethniques. Le conflit tend à ne pas porter sur les différences ethniques elles-mêmes, mais sur des questions politiques, économiques, sociales, culturelles ou territoriales.

Si l’objectif politique de la mobilisation ethnique est l’autodétermination, le mouvement s’appelle nationalisme. Une nation dans ce contexte est un groupe ethnique politisé avec le désir d’autonomie gouvernementale; cette autonomie peut prendre diverses formes, allant de la participation aux affaires publiques à l’autonomie segmentaire locale en passant par les revendications territoriales, y compris l’indépendance. L’utilisation du mot nation est problématique. D’un côté, nation peut signifier l’État dans son ensemble (la façon dont le terme est utilisé à l’échelle internationale ou des Nations Unies). Si la nation se réfère aux personnes dans ce contexte, elle peut être comprise comme la population globale et permanente de l’État, basée sur la citoyenneté. D’un autre côté, le mot nation est également largement utilisé pour désigner un groupe ethnique politisé, auquel cas le lien entre les personnes est basé sur l’ethnicité plutôt que sur la citoyenneté.

Les conflits ethniques sont fréquents dans toutes les sociétés multiculturelles. Les problèmes intergroupes surviennent en période de changements politiques, économiques et sociaux importants et conduisent à l’incertitude, à des opportunités d’action émergentes et à des intérêts particuliers. Les griefs et la polarisation des dirigeants conduisent à la mobilisation, allant de l’action politique (politique conventionnelle, grèves, manifestations et autres moyens non violents) aux actes violents tels que le terrorisme, les soulèvements armés, les activités de guérilla et les guerres civiles.

Causes des conflits ethniques

Dans plusieurs articles scientifiques, Michael Edward Brown a fourni une approche utile pour comprendre les causes des conflits ethniques. Dans ces articles, il a fait la distinction entre les causes sous-jacentes et les causes immédiates. Les causes sous-jacentes comprennent des facteurs structurels, des facteurs politiques, des facteurs économiques et sociaux et des facteurs culturels et perceptifs. Les causes immédiates englobent quatre niveaux de déclencheurs de conflit: les facteurs internes au niveau de la masse (ce que Brown appelle les « mauvais problèmes domestiques »), les facteurs externes au niveau de la masse (« mauvais quartiers »), les facteurs externes au niveau de l’élite (« mauvais voisins ») et les facteurs internes au niveau de l’élite (« mauvais dirigeants »). Selon Brown, les causes sous-jacentes et immédiates doivent être présentes pour que les conflits ethniques évoluent. Cette section résume d’abord ce que Brown a décrit comme les « quatre principaux groupes de facteurs qui rendent certains endroits plus prédisposés à la violence que d’autres » — les causes sous—jacentes -, puis présente les quatre catalyseurs, ou déclencheurs, que Brown a identifiés comme des causes immédiates.