Ville de Québec 1608-2008 : 400 ans de recensements
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- La fondation de la ville de Québec
- Jean Talon effectue le premier recensement
- Le Recensement de 1681
- Autres recensements du régime français
- La ville de Québec sous l’Empire britannique
- Québec, capitale du Bas-Canada
- Définition du district de Québec
- Notes
- Les premiers recensements au 19e siècle
- Recensements décennaux
- Les recensements de 1851 et de 1861
- Confédération
- Le 20e siècle
- Le 21e siècle
- Les fusions municipales de 2002
- Le Recensement de 2006
- Québec à l’occasion de son 400e anniversaire
- Notes
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par Gwenaël Cartier
La fondation de la ville de Québec
Jean Talon effectue le premier recensement
Le recensement de 1681
Autres recensements du régime français
La ville de Québec sous l’Empire britannique
La ville de Québec, capitale du Bas-Canada
Les premiers recensements au 19e siècle
Les recensements décennaux
Les recensements de 1851 et 1861
La Confédération
Le 20e siècle
br>Le 21e siècle
Les fusions municipales de 2002
Le Recensement de 2006
La ville de Québec à l’occasion de son 400e anniversaire
Cet article a été adapté de » Québec 1608 à 2008 : 400 ans de statistiques démographiques « , qui sera publié dans Les cahiers québécois de démographie en août 2008. http://www.demo.umontreal.ca/adq/cahiers.html
La fondation de la ville de Québec
Le 13 avril 1608, Samuel de Champlain entreprend son troisième voyage en Nouvelle-France. Pierre Dugua de Mons l’avait chargé d’établir un poste de traite permanent dans les terres explorées un peu moins d’un siècle plus tôt par Jacques Cartier.1 Champlain débarque à Québec le 3 juillet 1608 avec un équipage de 28 hommes. Peu habitués aux conditions de vie très difficiles, seuls 8 membres d’équipage ont survécu au premier hiver.
Ainsi a commencé l’histoire de Québec, qui est maintenant, 400 ans plus tard, la plus ancienne ville francophone d’Amérique du Nord.
L’histoire complète de la population de Québec à ses débuts n’a été rapportée dans aucun document officiel du gouvernement fédéral avant le premier recensement de la nouvelle Confédération, tenu en 1871. Une révision des données a été publiée à la suite du recensement de 1931. Ces deux recensements, ainsi que quelques statistiques d’autres, ont servi à dresser ce portrait du développement de la ville de Québec depuis sa naissance jusqu’à son 400e anniversaire.
Image 1
Samuel de Champlain
Avant la fondation de Trois-Rivières en 1634 et de Montréal en 1642, la population de Québec était, à toutes fins utiles, la population de la Nouvelle-France. L’immigration, bien que responsable de la majeure partie de la croissance initiale de la ville de Québec, est un facteur mineur jusqu’à ce que la ville tombe aux mains des frères Kirke en 1629. Après cet événement, on sait peu de choses sur la population de Québec jusqu’à l’arrivée de Jean Talon et la réalisation du premier recensement près de 40 ans plus tard.
Jean Talon effectue le premier recensement
Bien que 36 recensements aient été effectués alors que la colonie appartenait au régime français, seuls 15 d’entre eux fournissent des statistiques propres à la ville de Québec. La pratique du recensement a commencé en Nouvelle-France avec l’arrivée de son premier intendant, Jean Talon, 2 le 12 septembre 1665. Avec le reste de la Nouvelle-France du 17e siècle, la ville de Québec a été l’un des premiers endroits en Amérique du Nord où un recensement a été effectué,3 et il a eu lieu à une époque où la jeune colonie venait de s’organiser. Talon l’a menée peu de temps après son arrivée, faisant en fait du porte-à-porte en personne pour recueillir les informations. Il y avait beaucoup de territoire à couvrir, et il n’a terminé qu’en 1666.
Les premiers résultats de Talon décrivent une Nouvelle-France dominée par la ville de Québec et ses environs (graphique 1).
Les données montrent un déséquilibre important entre les sexes. Dans une population de 547 personnes, il y avait environ 50 % plus d’hommes que de femmes à Québec, une situation similaire dans toute la Nouvelle-France. Cette constatation provoqua l’une des premières recommandations de Talon au roi, qui était de promouvoir l’immigration des femmes.
Une ventilation des données par état matrimonial montre que 46.2 % des habitants de la colonie étaient célibataires et que presque tous (plus de 90 %) de ces colons célibataires étaient des hommes. En fait, jusqu’en 1617, il n’y avait pas de femmes à Québec, et il y avait peu d’incitation pour elles à s’y rendre. Cependant, grâce au travail de Talon, plus de 1 000 femmes, dont quelque 900 » filles du roy « 4, arrivèrent en Nouvelle-France entre 1667 et 1673 pour aider à peupler la colonie.
Les recensements de Talon ont fourni une image de la colonie sous différents angles. Par exemple, en 1666, il a constaté que 763 des 1 378 personnes âgées de 15 ans et plus étaient des travailleurs employés dans 50 métiers et professions différents. (Vraisemblablement, ces chiffres n’incluent pas les femmes et les soldats.)
Graphique 1
En 1665-1666, Québec était la métropole de la Nouvelle-France
Le Recensement de 1681
À la suite des recensements effectués par Talon en 1666 et 1667, son remplaçant Jacques Duchesneau5 en effectua cinq autres entre 1675 et 1681. La population de la colonie triple entre 1666 et 1681, passant de 3 215 à 9 677 habitants. La ville de Québec a profité de cette croissance puisque sa population est passée de 547 à 1 345 habitants en 15 ans. Cependant, son taux d’augmentation était légèrement plus lent que le reste de la colonie, car les régions voisines bénéficiaient d’une croissance plus rapide.
Image 2
Jean Talon
L’impact le plus évident du travail de Jean Talon sur la vie quotidienne à Québec doit être la réduction du déséquilibre démographique entre les sexes. Entre 1666 et 1681, le sex-ratio est passé de trois hommes pour une femme parmi la population âgée de 15 ans et plus à moins de deux pour un, la part masculine de la population de la ville dépassant légèrement les 60% (61,2%). De plus, l’arrivée des Filles du Roi a fait passer la proportion de la population de moins de 15 ans d’un peu plus de 30% à près de 40%. Par conséquent, l’âge médian de la population, qui était probablement d’environ 22,5 ans en 1667, est également tombé à environ 19 ans en 1681.
Autres recensements du régime français
Bien que le régime français ait effectué 28 recensements de plus après 1681, aucun n’a fourni autant d’informations que ceux entrepris par Talon et Duchesneau.
La population de Québec diminue entre 1698 et 1706, probablement parce que la population des environs augmente. Le nombre de colonies dans la colonie a augmenté régulièrement, passant d’environ 10 selon le premier recensement à près de 100 au moment du passage à la domination britannique en 1763. Lors du recensement de 1765, les gens ont été dénombrés dans 113 endroits. En somme, à partir de l’arrivée de Samuel de Champlain et de ses 28 hommes en 1608, la population de la ville de Québec s’élevait à 8 001 personnes au moment du dernier recensement du régime français, effectué par l’intendant François Bigot en 1754 (graphique 2).
Graphique 2
Sous le régime français, la population de Québec connaît une croissance rapide après 1716
La ville de Québec sous l’Empire britannique
La fréquence des recensements ralentit lorsque la Nouvelle-France fait partie de l’Empire britannique. Seuls trois recensements ont eu lieu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle – en 1765, 1784 et 1790. Au lieu de cela, la tradition d’avoir des recensements réguliers, commencée par Jean Talon un siècle plus tôt, est devenue plus une tradition d’avoir des enquêtes.6 Ces enquêtes visaient des établissements ou des sujets très spécifiques. Elles ont également été menées sur une base ponctuelle. Par exemple, en 1763, seules les familles sont dénombrées dans l’enquête ; les résultats montrent qu’il y a 4 727 familles à Québec et 5 302 à Montréal. De même, en 1764, les chefs de familles protestantes sont dénombrés et on en trouve 144 à Québec et 56 à Montréal.
Sous la nouvelle administration, le poste d’intendant est supprimé et ses fonctions sont confiées au gouverneur. La ville de Québec perd également son statut de métropole régionale. À la fin du XVIIIe siècle, elle est plus petite que Montréal, qui devient la nouvelle métropole avec une population de 18 000 habitants en 1790. Néanmoins, la ville de Québec, avec ses 14 000 habitants, demeure le siège du gouvernement de la province et sa deuxième ville en importance. (Le recensement de 1754 fut le dernier à fournir des renseignements complets sur Québec et Montréal jusqu’au recensement de 1825. Les données présentées ici pour les années à la fin du XVIIIe siècle sont des estimations.7)
La population de la ville de Québec a fluctué tout au long du 18e siècle, Cependant, il est évident que la croissance de la ville a repris malgré le changement de pouvoir dirigeant (graphique 3).
Il convient également de noter quelques points précis sur la population de la ville de Québec à la fin du 18e siècle. Selon le Recensement de 1784, 88 esclaves vivaient dans la région de Québec. Cet aspect particulier de la vie dans la province n’a jamais été décrit dans les recensements de la Nouvelle-France.8
Graphique 3
Après la Conquête de 1763, la croissance démographique de Québec reprend
Québec, capitale du Bas-Canada
Un décret signé par le roi George III d’Angleterre (Acte constitutionnel du Canada, 10 juin 1791) crée les provinces du Haut et du Bas-Canada et fait de Québec la capitale du Bas-Canada. Cependant, il n’y a aucune information sur la population de la ville de Québec avant le premier recensement du Bas-Canada en 1825.
Définition du district de Québec
Le vocabulaire utilisé par le recensement pour décrire des lieux ou des personnes particuliers s’est transformé au fil du temps, ce qui a entraîné une confusion possible sur les termes. Dans le cas du mot « district », en commençant par le régime britannique, ce terme désignait une grande région nommée d’après la plus grande ville dans ses limites. Tous les districts englobaient l’ensemble du territoire.
Le meilleur exemple pour illustrer la représentation ainsi que la composition des districts est fourni par le tableau I1 du Recensement du Bas-Canada de 1827. Il contient des données démographiques pour chaque district (Québec, Montréal, Trois-Rivières et Gaspé) ainsi que des données pour les comtés des districts.
Le terme district a été utilisé pour la première fois lors du Recensement de 1784.2 Les districts ont remplacé les zones définies par le terme gouvernement sous le régime français.
À partir de 1871, le mandat du recensement comprenait la détermination de la représentation électorale, et ce nouvel objectif a modifié l’utilisation du district en tant que concept géographique. C’est ce que montre la première carte des nouveaux districts composant la province de Québec3, où le nombre de districts de la province passe de 4 à 83; en même temps, la ville de Québec ne fait plus partie du district de ce nom, mais est plutôt composée de trois districts numérotés 145, 146 et 147.
Dans les provinces de l’Ontario et du Québec, les districts et les comtés sont souvent confondus.4 Même les organisateurs du recensement de 1891 ont eu du mal avec le concept, car les commissaires de comté et les recenseurs de district ont fait rapport aux agents de recensement en chef. Le tableau VI5 du recensement de 1891 présente la première comparaison des circonscriptions électorales et des districts de recensement.
Lors du recensement suivant de 1901, des données démographiques ont été présentées pour la première fois pour les districts de recensement6, mais en 1911, la distinction entre les deux types de districts était moins claire. Au moment du recensement de 1921, le concept de circonscriptions électorales fédérales associées aux districts et aux sous-districts fait sa première apparition, tout comme le remplacement des districts de recensement par des divisions de recensement.8
Notes
- Ministre de l’Agriculture. (1878). Recensement du Canada, 1870-1871. Vol. IV. Ottawa.
- Ministre de l’Agriculture. (1878).
- Ministre de l’Agriculture. (1873). Recensement du Canada, 1870-1871. Vol. I. Ottawa.
- Ministre de l’Agriculture. (1893). Recensement du Canada, 1890-1891. Vol. I.
- Ministre de l’Agriculture. (1893), Tableau VI.
- Ministre de l’Agriculture. (1903). Recensement du Canada, 1901. Vol. I. Ottawa, tableau 11.
- Bureau fédéral de la statistique. (1924). Recensement du Canada, 1921. Vol. I. Ottawa.
- Bureau fédéral de la statistique. (1924), Tableau 16.
Les premiers recensements au 19e siècle
En 1825, le recensement nous apprend que la population de Québec a dépassé la barre des 20 000 habitants, pour un total de 22 101 habitants. Après cette date, les données démographiques ne sont plus disponibles pour la ville de Québec proprement dite avant le recensement de 1851, car les recensements intermédiaires ne fournissent que des données pour le district de Québec.
Le premier recensement des industries a eu lieu en 1827. Ainsi, nous apprenons que le plus grand des 14 types d’industries en termes d’établissements était les scieries. Plus de ces usines étaient situées à Québec (288) que Montréal (200); cependant, Montréal l’a surpassée en termes de nombre total d’établissements industriels, soit 899 comparativement à 479. Talon a amorcé cette tendance, en quelque sorte, en identifiant les professions en 1666.
En 1831, la population est classée par religion pour la première fois. Auparavant, ce sont les églises qui avaient été recensées dans certains recensements. Le recensement montre qu’environ 75 % de la population du Bas-Canada était catholique et que cette proportion se reflétait dans les districts de Québec et de Montréal. Cependant, les anglicans étaient relativement plus nombreux dans la région de Québec (15,4 %) que dans celle de Montréal (13,5 %), tandis que l’inverse était vrai pour la population s’identifiant comme membre de l’Église d’Écosse (6,0 % et 8,3 %, respectivement).
De nombreuses autres variables, outre la religion et l’industrie, ont fait leur première apparition dans le Recensement de 1844: lieu de naissance, éducation, santé, profession, etc. Toujours en 1844, la ville de Québec connaît une autre vague d’immigration importante ; 9 25 % à 30 % de la population sont nés à l’extérieur du pays, dont beaucoup en Irlande. La présence importante des Irlandais était due aux événements du 19ème siècle, en particulier après 1815, lorsque la croissance démographique et la détérioration de la situation économique ont poussé de plus en plus de personnes à quitter leur pays d’origine. Cette migration de masse a culminé après la terrible famine de la pomme de terre de la fin des années 1840.10
D’après les données disponibles pour le Bas-Canada ainsi que pour les districts de Québec et de Montréal (qui comprennent les villes et leurs environs), on peut raisonnablement en déduire qu’en 1844, les francophones représentaient probablement moins de la moitié de la population des villes de Québec et de Montréal. En effet, en 1844, 75 % de la population du Bas-Canada était francophone, contre 60,5 % dans le district de Québec et 52,2 % dans le district de Montréal.
Recensements décennaux
Croyant fermement à l’importance des recensements, James Bruce, comte d’Elgin et gouverneur général du Canada, approuva la création du Board of Registration and Statistics en 1847. En vertu de la Loi sur le recensement des Provinces-Unies, un recensement devait être effectué en février et mars 1848 et de nouveau dans les mêmes mois deux ans plus tard.11 Le 30 août 1851, la sanction royale fut accordée à une nouvelle loi exigeant que des recensements réguliers soient effectués à partir de 1851 et se poursuivent en 1861 et tous les dix ans par la suite. Ainsi, nous pouvons dire que l’année 1851 a marqué le début du recensement décennal du Canada. Ces innovations en matière de recensement fourniraient des statistiques plus fiables et plus régulières que celles disponibles au cours des 100 années précédentes.
Les recensements de 1851 et de 1861
Les recensements de 1851 et de 1861 sont les deux seuls recensements décennaux effectués au Bas-Canada. La population de la ville de Québec s’élevait à 42 052 habitants en 1851, soit presque le double de celle de 1825. Il a continué de croître par la suite, atteignant 51 109 personnes en 1861. La forte augmentation de la population au cours du 19e siècle était le résultat combiné d’une baisse relative de la mortalité et d’une augmentation du taux de natalité.12 Et malgré une immigration soutenue, cette croissance dynamique a également eu pour effet de faire passer la part de la population née au Canada de moins de 70 % en 1825 à près de 80 % en 1861.
Confédération
Les rébellions de 1837 et la demande populaire généralisée d’un gouvernement élu basé sur la représentation de la population ont conduit à l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1867. En vertu des articles 8 et 51 de la Loi, le recensement devait fournir des données démographiques qui serviraient à établir le nombre de représentants que chaque province élirait à la Chambre des communes. L’impact clé de la Loi réside dans le fait qu’elle a influencé la décision de normaliser la méthode de jure et d’effectuer un recensement pour des régions géographiques spécifiques à une date fixe tous les 10 ans. Ainsi, le premier recensement effectué en vertu de la Loi a eu lieu en 1871. Joseph Charles Taché joua un rôle clé dans les recensements pendant la période allant de la Confédération à la nomination du premier statisticien fédéral et à la création d’un bureau permanent du recensement et de la statistique.13
Des géographies plus détaillées ont fourni de meilleures données pour analyser les caractéristiques démographiques de la population urbaine en expansion. Le recensement de 1871 marque un tournant dans la diffusion de nouvelles statistiques démographiques pour la ville de Québec. Les données sur les quartiers nous permettent de mieux apprécier les changements démographiques survenus à la fin du 19e siècle. Par exemple, dans le contexte de la transition d’une économie commerciale à une économie industrielle, on peut voir la croissance de la population dans des quartiers comme St-Roch, Jacques-Cartier, St-Saveur et St-Vallier dans le quartier est de la ville. La population y passe de 28 305 habitants en 1871 à 36 200 habitants en 1891, tandis qu’elle diminue dans d’autres quartiers. À la fin du 19e siècle, la croissance de la ville de Québec ralentit considérablement (graphique 4).
Graphique 4
La population de la ville de Québec s’est stabilisée à la fin du 19e siècle
Le 20e siècle
Le modèle des recensements décennaux qui ont commencé dans la seconde moitié du 19e siècle s’est poursuivi au siècle suivant, fournissant de précieuses informations démographiques sur la ville de Québec. En outre, des recensements quinquennaux ont été institués en 1956.
Au début du 20e siècle, la ville de Québec connaît un boom démographique. En effet, le troisième siècle de la ville peut être divisé en deux périodes distinctes de croissance. Premièrement, sa population est passée de 68 840 habitants en 1901 à 171 979 habitants en 1961, suivant une croissance presque continue à un rythme qui n’a commencé à ralentir qu’après 1931. Par la suite, malgré une augmentation en 1971, la population est restée stable jusqu’en 2001 (graphique 5).
Graphique 5
La population de la ville de Québec a doublé entre 1901 et 1941, pour culminer en 1971
Le 21e siècle
D’après les résultats du Recensement de 2001, le 21e siècle a commencé comme le précédent. La population de la ville de Québec au 15 mai 2001 était de 169 076 habitants, en légère hausse par rapport au Recensement de 1996, mais toujours inférieure au sommet de 171 979 dénombrés en 1961. Le modèle de stabilité continue s’est poursuivi au début du 21e siècle.
Les fusions municipales de 2002
Le 1er janvier 2002, il y a eu un changement majeur. Treize municipalités sont fusionnées pour former la nouvelle ville de Québec. Du jour au lendemain, cette fusion a fait gonfler la population de la ville à 507 991,14 Quatre ans plus tard, un autre développement important a eu lieu. Le 1er janvier 2006, deux municipalités se sont détachées de la nouvelle ville de Québec. En conséquence, la ville a « perdu » 31 661 habitants, 15 et sa population est tombée sous la barre du demi-million.
Le Recensement de 2006
Grâce aux fusions municipales, la population de la ville de Québec a bondi de 169 076 habitants en 2001 à 491 142 habitants le 16 mai 2006, date du dernier recensement. Cela fait de Québec la deuxième ville de la province une fois de plus.16
Au moment d’écrire ces lignes, tous les résultats du Recensement de 2006 ne sont pas disponibles, mais nous pouvons affirmer que la population de la ville de Québec continue de vieillir. En fait, les personnes âgées de 65 ans et plus représentent plus de 16 % de la population totale, un sommet historique. Dans ce contexte, une autre statistique doit être soulignée : 53% de la population âgée de 15 ans et plus vivait en couple (marié ou en union libre), proportion inédite depuis 1825.
En 2006, Québec était une ville très francophone, avec près de 95 % des résidents affirmant que le français était leur seule langue maternelle. D’autre part, les personnes nées à l’étranger représentaient environ 5% de la population, dépassant le sommet précédent de 4,5% enregistré en 1891.
Québec à l’occasion de son 400e anniversaire
Le 3 juillet 2008, la Ville de Québec célébrera son 400e anniversaire. Quelle sera sa population ce jour-là? Selon les estimations de la population municipale publiées par l’Institut de la statistique du Québec, sa population était de 502 119 habitants en 2007.17 On peut donc dire que la ville de Québec comptera plus d’un demi-million d’habitants alors qu’elle célèbre son 400e anniversaire. Quel hommage à Samuel de Champlain et à son équipage, qui ont fondé la Ville de Québec dans des conditions aussi difficiles.
Gwenaël Cartier est Gestionnaire de compte régional, Région de l’Est (Montréal), Statistique Canada.
Notes
- Statistique Canada. (1984). Sur les traces de Jacques Cartier, Numéro de catalogue 11-X-524F. Ottawa; Ministre de l’Industrie. p. 52.
- Jean Talon fut intendant de la Justice, de la Police et des Finances de la Nouvelle-France pendant deux mandats, de 1665 à 1668 et de 1670 à 1672. À l’origine, Louis Robert de Fortel fut choisi comme premier intendant de la Nouvelle-France, mais il n’occupa jamais cette fonction. Talon effectue trois recensements (1666, 1667 et 1671).
- Statistique Canada. (2002). Manuel du recensement de 2001. Numéro de catalogue 92-379-XPB. Ottawa; Ministre de l’Industrie. p. 1.
- Statistique Canada, ESTAT, Jean Talon, /pub/98-187-x/4064814-eng.htm.
- Jacques Duchesneau a réalisé les recensements de 1675, 1676, 1679 et 1681. Duchesneau ne prend la place de Talon qu’en 1675, Frontenac gouvernant la Nouvelle-France sans intendant entre 1672 et 1675.
- Statistique Canada. (2002). Manuel du recensement de 2001, p. 2.
- En ce qui concerne la taille de la population de la ville de Québec au moment du recensement de 1765, une note rédigée lors du recensement de 1871 indique l’utilisation d’une » estimation calculée en proportion des recensements précédents » pour la ville de Québec et Montréal. Lors du Recensement de 1784, les données recueillies ne nous renseignent que sur la situation démographique des districts de Québec, Montréal et Trois-Rivières; l’auteur a calculé une estimation basée également sur celles de Bouchette ainsi que sur des informations provenant d’autres recensements. En ce qui concerne la population de la ville de Québec au moment du recensement de 1790, une note indique qu’elle est à peu près la même que lors du recensement de 1765.
- Mathieu de Costa, travaillait pour Pierre Du Gua de Mons et aurait également servi d’interprète à Champlain dans ses contacts avec les peuples autochtones. L’intendant Raudot a légalisé l’esclavage en Nouvelle-France le 13 avril 1709
- En 1844, il y avait 87 178 immigrants dans le Bas-Canada, qui comptait une population totale de 697 084 habitants.
- Histoire de l’Encyclopédie canadienne!CA. Consulté le 3 avril 2008. http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1SEC852191
- Statistique Canada. (2002). Manuel du recensement de 2001, p. 2.
- Les statistiques de l’état civil de la ville de Québec pour la période de 1771 à 1870 sont disponibles dans le Volume V du Recensement de 1871.
- Statistique Canada. (1993). 75 ans et plus : Une histoire de Statistique Canada. Ottawa : Ministre de l’Industrie.p 6.
- La population de la ville de Québec au 15 mai 2001, selon la géographie du 1er janvier 2002. Statistique Canada SGC 2006, Volume 1, No 12-571-XWE au catalogue. Ottawa : Ministre de l’Industrie.
- Statistique Canada (2006).
- Au Recensement de 2001, la ville de Laval arrive deuxième avec une population de 343 005 habitants. Cinq ans plus tard, elle se classe troisième avec une population de 368 709 habitants.
- Cette estimation est disponible sur le site Web du Ministère des Affaires municipales et Régions du Québec en lien avec le décret sur la population. http://www.mamr.gouv.qc.ca/organisation/orga_donn_popu.asp
Date de modification : 2014-04-23