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La Lipohypertrophie chez les Jeunes Patients atteints de Diabète de Type 1

Des sites d’injection anormaux peuvent compliquer le traitement par l’insuline chez les patients diabétiques de type 1, entraînant un retard de l’absorption de l’insuline (1). L’objectif de cette étude était de documenter la prévalence de la lipohypertrophie chez les jeunes patients traités avec des schémas et des dispositifs modernes d’insuline et d’évaluer les paramètres influençant son développement.

Les sites d’injection de 282 enfants et adolescents (160 garçons et 122 filles, âge médian 12,3 ans) diabétiques (durée 3.7 ans) ont fait l’objet d’une évaluation prospective lors de visites en clinique externe entre le 1er janvier et le 31 mars 2001. Les résultats ont été classés comme suit: grade 0 = aucun changement; grade 1 = hypertrophie visible du tissu adipeux mais de consistance palpablement normale; grade 2 = épaississement massif du tissu adipeux avec une consistance plus élevée; et grade 3 = lipoatrophie. L’HbA1c, la longueur de l’aiguille, l’utilisation de seringues, d’un stylo ou d’une pompe, le nombre d’injections quotidiennes et les préparations d’insuline ont été documentés. Tous les patients ont reçu de l’insuline humaine dès le début du diabète. On leur a enseigné et demandé de faire pivoter leurs sites d’injection après chaque injection selon un schéma (cuisse gauche, droite et / ou région abdominale gauche, droite). Les données ont été analysées à l’aide du Package statistique pour les sciences sociales (SPSS 9.0). Les différences entre les groupes ont été calculées par le test χ2 pour les variables catégorielles et le test U de Mann-Whitney ou le test Kruskal-Wallis pour deux variables continues ou plus, respectivement. Les données sont présentées sous forme de médiane (plage).

Un total de 135 (47.8%) des 282 patients avaient une lipohypertrophie, 147 n’avaient pas de lipohypertrophie et aucun n’avait de lipoatrophie aux sites d’injection d’insuline. Quatre-vingt-trois patients (29,4%) présentaient des changements selon le grade 1 et cinquante-deux (18,4%) présentaient une lipohypertrophie massive (grade 2). Les patients atteints de lipohypertrophie présentaient des valeurs d’HbA1c significativement plus élevées (8,5% vs 8,7% vs 9,3%, P < 0,05, grade 0 vs grade 1 vs grade 2, respectivement), plus d’injections quotidiennes d’insuline (trois vs quatre vs quatre, P < 0,001), et durée du diabète plus longue (3,0 ans vs 4,1 ans vs 4.3 ans, P < 0,001) que ceux sans anomalies aux sites d’injection. L’utilisation du stylo était associée à une lipohypertrophie (P = 0,003). Cependant, il n’y a pas eu d’association entre la lipohypertrophie aux sites d’injection et la longueur de l’aiguille (≤6, 8 ou 12,7 mm) utilisée par les patients (P = 0,176).

Ces données prolongent les résultats antérieurs chez l’adulte (2) et soulignent que la lipohypertrophie est un problème très fréquent chez les jeunes patients diabétiques associés à un mauvais contrôle glycémique. Bien qu’une cause de ces lésions ne soit pas connue, les conditions prédisposantes sont des traumatismes cutanés et des tissus sous-cutanés répétés au fil du temps en présence d’insuline. Parce que les traitements modernes à l’insuline nécessitent de nombreuses injections quotidiennes, les résultats de cette étude soulignent la nécessité d’une éducation répétée et intensive des patients sur les techniques d’injection adéquates et la nécessité d’un changement de routine des sites d’injection.

Notes de bas de page

  • Adresse correspondance avec le Dr. med. Olga Kordonouri, clinique de pédiatrie générale, centre Otto Heubner, Charité, Campus Virchow-Klinikum, Augustenburger Platz 1, 13353 Berlin, Germany. E-mail: olga.kordonouri{at}charite.de.

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