Phytotelmata: Aires de Reproduction Miniatures pour les Moustiques et les Asticots à queue de rat
L’un des nombreux avantages de la recherche en milieu urbain est la possibilité de passer une journée « sur le terrain » en sortant simplement de votre porte. Brian Brown (Conservateur de l’entomologie à la NHMLA) et moi l’avons fait récemment, et nous nous sommes retrouvés à enquêter sur des phytotelmata inattendus dans les racines exposées de grands Ficus poussant devant la Roseraie du Parc d’exposition à côté de la NHM. Phytotelma (pluriel phytotelmata) est un mot fantaisiste qui se traduit par « étang végétal » et fait référence à tous les environnements aquatiques capturés créés par les plantes. Certaines plantes ont évolué spécifiquement à cet effet, comme les plantes carnivores à pichet. D’autres phytotelmata sont assez accidentels, tels que des trous dans des bûches ou des arbres, des entre-nœuds de bambou ou des feuilles ou des fleurs qui captent l’eau. Ces étangs sont souvent l’hôte de nombreux types d’insectes aquatiques immatures, et peuvent être grouillants de vie. Les petits étangs que nous avons trouvés dans les racines du Ficus ne faisaient pas exception.
La première chose que nous avons remarquée dans ces phytotelmata était des centaines et des centaines de larves de moustiques (photo ci-dessus). Bien que le premier étang que nous avons exploré (photo en haut) était peu profond et de moins de deux pieds de long sur huit pouces de large, il contenait facilement plusieurs centaines de larves de moustiques (photo détaillée d’une larve ci-dessous). Cela a renforcé une leçon importante sur l’eau capturée: le plus petit environnement peut engendrer un nombre incroyable d’insectes! C’est pourquoi il est si important de vérifier la présence d’eau stagnante dans les plantes en pot et de renverser les seaux afin qu’ils ne recueillent pas d’eau. Un récipient laissé négligemment dans la cour arrière qui recueille un peu d’eau d’arrosage peut, en quelques jours, se transformer en une maison pleine de moustiques.
Bien qu’il y ait eu un certain nombre d’asticots aquatiques que nous avons observés, beaucoup d’entre eux que nous devrons collecter et ramener à l’âge adulte pour les identifier. Nous avons trouvé une vraie beauté qui est immédiatement reconnaissable, cependant! Eristalinus taeniops, une mouche à fleurs introduite dont les larves sont communément appelées « asticots à queue de rat » (voir photo ci-dessous) bourdonnaient autour d’une mouche particulièrement stagnante (et puante!) phytotelma que nous avons étudié. Il n’a pas fallu longtemps avant que j’aperçoive l’un des gros asticots visqueux dans l’eau putride et que je pousse ma main dans l’eau pourrie! Pour la science ! L’asticot est illustré ci-dessous (mes mains sentent encore)!
Les asticots à queue de rat peuvent vivre dans les eaux les plus odorantes et les plus stagnantes grâce à leur « queue » de tube respiratoire. Bien que leurs débuts soient puants et qu’ils ne soient pas les plus attrayants des asticots (même si je pense qu’ils sont adorables), en tant qu’adultes, ils sont connus comme des mouches à fleurs aux yeux rayés et ce sont les mimiques d’abeilles les plus magnifiques et impressionnantes que vous pourriez jamais voir (photo ci-dessous).
Cette espèce a déjà été trouvée dans les jardins de la nature, mais les tentatives pour localiser les larves à proximité avaient échoué. Peut-être que ces beautés se développent dans le phytotelmata voisin depuis des années! Ce fut une matinée incroyable qui a exposé un monde miniature si proche, mais inexploré. C’était un excellent exemple de ce qui rend les environnements urbains si passionnants: ils sont en constante évolution et pleins de surprises inattendues!