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Kava (Piper methysticum)

ÉGALEMENT CONNU SOUS LES NOMS DE: Kava-kava, kawa, kavain, rauschpfeffer, poivre long enivrant, tonga, yagona, yaqona.

CONTEXTE: Le Kava est une plante indigène du bord du Pacifique et des îles Hawaïennes dont la racine et le rhizome sont utilisés pour préparer une boisson non fermentée aux effets relaxants utilisée à des fins sociales et récréatives. Les racines de kava sont mâchées ou broyées en pulpe et ajoutées à de l’eau froide, et le breuvage résultant – censé imiter les effets d’une boisson alcoolisée – est utilisé comme boisson cérémonielle dans les îles du Pacifique depuis des centaines d’années.

Alors que le kava est considéré comme une plante sacrée dans le Pacifique Sud et est utilisé dans diverses cérémonies, il est également utilisé en médecine traditionnelle pour soulager l’anxiété, le stress, la fatigue et l’insomnie, et pour traiter les infections des voies urinaires et les symptômes de la ménopause.

On pense que le kava a été introduit à l’Ouest par le capitaine James Cook en 1768. Au cours des deux dernières décennies, le kava a gagné en popularité dans les pays occidentaux, où il est promu sous forme de supplément pour l’anxiété, l’insomnie et le stress. Il est disponible dans les magasins d’aliments naturels et sur Internet sous forme de comprimés, de capsules, d’extraits liquides et de teintures.

RECHERCHE: Les Kavalactones, les composés considérés comme responsables de l’activité du kava, produisent une relaxation des muscles squelettiques, des effets anesthésiques non narcotiques et des effets anesthésiques locaux. Des études in vitro et in vivo suggèrent que ces composés induisent un dysfonctionnement mitochondrial, un stress oxydatif et une apoptose des hépatocytes humains (Hep2G). Des études chez l’animal suggèrent que l’activité vasodépresseur du kava est médiée par une voie sensible aux récepteurs GABA. Les Kavapyrones ont également démontré des effets additifs avec l’agoniste de la sérotonine 1A, l’ipsapirone; ces effets contribuent aux propriétés anxiolytiques et anxiolytiques du kava.

La consommation de kava a été associée à une faible incidence du cancer, mais il a été démontré qu’un de ses constituants stimulait la croissance des cellules du mélanome.

Plusieurs essais cliniques indiquent que le kava est supérieur au placebo pour réduire l’anxiété. Cependant, des rapports d’hépatotoxicité ont conduit à des restrictions sur l’utilisation de produits contenant du kava. Les mécanismes possibles de l’hépatotoxicité du kava comprennent l’inhibition du cytochrome P450, la réduction de la teneur en glutathion hépatique et l’inhibition de l’activité de la cyclooxygénase (COX).

Néanmoins, des études récentes utilisant des extraits aqueux de kava suggèrent qu’il s’agit d’un agent anxiolytique sûr et efficace. De plus, les analyses de cas de 14 patients présentant une lésion hépatique résultant de l’utilisation de kava ont révélé des produits de mauvaise qualité, un surdosage, une utilisation prolongée,
et une co-médication comme facteurs responsables. Des études supplémentaires sont nécessaires.

EFFETS INDÉSIRABLES: Comme mentionné ci-dessus, une hépatotoxicité s’est produite avec l’utilisation de kava. Des cas d’urticaire ont été rapportés suite à la consommation de kava. Une surdose de Kava a entraîné une altération de l’état mental et une ataxie. Une dermopathie réversible au kava caractérisée par une éruption squameuse a été rapportée chez les gros buveurs de kava.

INTERACTIONS HERBES-MÉDICAMENTS: Le kava peut avoir des effets additifs lorsqu’il est administré en même temps que les benzodiazépines. Le Kava inhibe le cytochrome P450 2E1, 1A2 et 2D6 et peut affecter le métabolisme des médicaments métabolisés par ces enzymes. Le kava peut potentialiser les effets sédatifs des anesthésiques.

LES POINTS À RETENIR

Les données existantes indiquent l’efficacité du kava en tant qu’agent anxiolytique.
Plusieurs cas d’hépatotoxicité ont été rapportés avec l’utilisation du kava.
Le Kava peut interagir avec certains médicaments sur ordonnance, tels que les benzodiazépines (par exemple, le diazépam, l’alprazolam).

Pour plus d’informations, visitez le site Web du Service de médecine intégrative du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, « À propos des herbes », à

COMMENTAIRES: Les données actuelles soutiennent l’efficacité du kava contre l’anxiété. Il est également considéré par certains comme une alternative aux benzodiazépines et aux antidépresseurs, les traitements actuels de l’anxiété. Cependant, le kava et les produits contenant du kava ont été retirés des marchés canadien, français et britannique en raison de préoccupations concernant l’hépatotoxicité.

La FDA a également publié un avis sur les risques potentiels de lésions hépatiques associés à la consommation de kava. Malgré cet avertissement, le kava continue d’être promu comme relaxant et comme anxiolytique. Il convient de noter que les premiers résultats de recherche découlant d’une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’étudier des extraits aqueux de kava confirment les avantages de cette plante. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

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